Fondé en 1960, le grav (groupe de recherche d'art visuel), réunissait Horacio Garcia Rossi, Julio Le Parc, François Morellet, Francesco Sobrino, Jean-Pierre Yvaral et Joël Stein. Ils voulaient, « réhabiliter une certaine conception du public, dévalorisée par une critique d'art obscurantiste, qui considère que l'art ne s'adresse qu'à l'élite » et « sortir du circuit traditionnel des galeries et rester le plus étroitement possible en contact avec le public afin de modifier la situation existante. »

Présentation du G.R.A.V. parue dans le numéro 1 de la revue Opus International, 1967

En 1960, quelques peintres se réunissaient à Paris pour fonder le Groupe de Recherche d’art Visuel. Leur but était d'essayer, en confrontant leurs recherches, de trouver un base commune de travail en équipe qui se substituerait à l'attitude artistique traditionnelle (soumise au caprice de la personnalité et à un milieu artistique aux structures bien définies). Unifier une activité dans le domaine de l'art visuel et créer un nouveau rapport entre l'œuvre et le public ne peut se faire sans heurts.

Des pressions et sollicitations se sont faites sentir dès l'origine ; mais au delà des contradictions qu'elles ont provoqiées, le G.R.A.V. s'est efforcé avec des moyens limités d'atteindre un public non spécialisé et non conditionné, de le faire réagir et agir directement.

Il souhaite créer une situation nouvelle où ne seraient plus seulement en présence l'artiste unique et son œuvre inspirée ; où il n'aurait plus en face de lui des spécialistes plus ou moins enthousiastes et un vaste public indifférent.

Cette recherche, partant de l'œuvre en soi, avec son caractère définitif et fermé, a été orienté vers l'œuvre ouverte, non définitive car soumise aux contingences, et qui établit d'une façon directe le rapport avec le spectateur.

Le spectateur, habituellement contemplateur passif, peut être amené à une participation plus active, plus déterminante.

Parallèlement, le rôle surestimé de l'artiste créateur est remis en question.

On peut penser qu'à la place de l'artiste unique et inspiré apparaîtront des chercheurs, des concepteurs d'éléments, des metteurs en situation, des animateurs qui qui pourront par leurs réalisations et leur activité démontrer les contradictions de l'art actuel et, tout en cherchant des rapports plus directs avec le spectateur, créer des conditions pour une ouverture. Ouverture pouvant amener le dépassement de l'antinomie Art-grand public.

Dans cette ligne, le Groupe de Recherche d’art Visuel a développé son travail depuis sa fondation, sur plusieurs palliers d'intensité différente.

Ce qui se concrétisa sous forme d'un Labyrinthe en 1963, à l'occasion de la Biennale de Paris.

Horacio Garcia Rossi, Julio Le Parc, François Morellet, Francisco Sobrino, Joël Stein, Yvaral

(La dissolution du G.R.A.V. a été décidée à l'unanimité le 15 novembre 1968).